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j’étais somme toute plutôt bien loti ;
je vivais à l’époque dans le double-fond d’un tiroir-caisse d’allocation, en compagnie d’un bon vieux cafard naüm désespérément aquoiboniste et d’un ego rigolard éthylique, amnésique et spongieux-
no future et carpe diem s’alimentaient l’un l’autre sans effort particulier, et traitaient naturellement d’égal à ego ;
mon cafard en effet, nourrissait son alter de sa désespérance, sa désillusion comme un rempart à la résignation, tandis que mister ego, lui, régalait le spleen-doctor par l’indécente inconsistance de ses réveils pâteux.
piteux.
cependant la frontière était mince, l’équilibre fragile,
et la bascule facile tant le cercle était vicié ;
l’hélicoïde indéfinie qui le trahissait m’entrainait inéluctablement vers le fond ; mes deux psycho-tares, je le savais, ne me laisseraient plus aucun répit, aucune chance d’être moi ;
je devenais flou…
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