Je crois que c'est le bon moment pour poster ce texte.
La fin
Hurler pour ressentir. Mon cerveau s’est segmenté de fibres orgasmiques, la rupture d’anévrisme, le filet de bave chimique s’imprégnant dans le creux de chacune de mes neurones. Le flux gazeux et acidulé s’est répandu à l’intérieur de mon corps, je me suis enfermée à l’intérieur de moi même, je me suis enfermée à l’intérieur de mes rêves.
Désobligeance et frustration. Le départ, la maladie. L’envi de tout repousser sur son chemin, les limites, précisément. L’envi aussi d’explorer des terrains encore plus dangereux, et faire semblant de se sentir vivant de cette façon…Et peut être que nous ne sommes rien de plus que des animaux traqués traquant d'autres animaux traqués.
Prétention et tristesse. Et qui se trouve au dessus de tout cela? nous mêmes, certainement. Les limites de la force humaine se trouvent-elles dans sa vulnérabilité vis à vis de sa condition et de son identité? c'est tellement facile à dire...la drogue est devenue mon substitu de non lieu. Elle n'est ni un paradis , ni un enfer, encore moins un purgatoire. En tout cas, s'il devait exister un enfer, il se trouverait au rez de chaussée.
Doute et folie. J'ai cru voir un cadavre glissant dans le caniveau. Une coulée de lave sanguinolente et sinueuse rampant jusqu'à mes pieds.
Ailleurs. Là mais pas là. Ailleurs. Encore. Ailleurs. Là mais pas là putain. Et
le paysage là, sous mes yeux, est en train de se torturer, la peste circule dans l'atmosphère. Dieu merci, ceci n'est qu'une allégorie née de mon esprit vide, vidée, vide, plus d'émotions à part l'émotion elle même, vide, vidée, manque de besoin humain, manque de toi ,vide, vidée, de vous, de moi, de ce "je", vide, vidée, la cavité de mes nerfs optiques, enfin, crevée, la fin est un vide.
Et qu'avez vous ressenti? j'aimerai rire. Avoir le nez qui coule. Se sentir malade un peu plus tous les jours. Se faire montrer du doigt. Respirer. Avoir oublié les larmes. Sec, mon cœur l'est. Enflammer sa gorge. Grincer des dents. Encore. Encore. Encore. Encore. Ne plus savoir. Juste savoir "encore". J'ai tellement tremblé que la paralysie me scie dix fois plus. J'aimerai hurler par les lettres. J'aimerai les déformer. Les défigurer comme sur un journal intime. Son départ a fait place au vide total.
Et qu'avez vous ressenti?
Rien.
Tant mieux, car moi non plus.