... ou quand Zigg essaie de bien écrire
ELLE
J’ai lu les lignes de son visage comme un aveugle suit les traces de l’écrivain rêveur, mes doigts glissaient sur sa peau douce, oh, presque de nacre.
La lecture de son âme s’explorait les yeux fermés, Elle, telle que je l’imagine derrière ce voile de fumée, aux contours flous, à la voix posée, que je peins et dépeins dans ma vision amoureuse. Elle sent le lait doux et écrémé, et quand il chauffe ma gorge se brûle.
Elle qui doit se tenir debout, là devant moi, ou tout près, à l’intérieur, je ne sais pas. Dans ma tête, oui sûrement, il est possible, il y a tant de choses enfouies et déraillées que Elle doit aimer s’y cacher pour jouer avec moi et me rendre fou.
« Elle » fait l’effet de petits orgasmes à chaque pose sur le papier, et ce n’est pas n’importe qui, et ce n’est pas une simple étincelle du cœur, Elle je vous dis ! La créature qui hante le noir pour le rendre gris, qui me touche et m’intrigue, si mystérieuse la créature, presque hors de tout, de ...moi ?
Son teint pâle annonce la clarté, et ses yeux bleus la grandeur de l’océan, oh comme on s'y noie. Ses cils fins et battants me rappellent la légèreté des ailes d’un papillon multicolore, et ses lèvres, oh ces lèvres, rouges imbibées de sang, qui voudraient vous arracher les votre, on a déposé un flux de sensualité sur ces chairs qui ne demandent qu’à être désirées.
Elle doit aimer à se définir par un point d’interrogation, on aura beau la décrire et la contempler, Elle ne peut exister réellement, un idéal, un rêve, énumérez, a quoi sert ! Sans comprendre ! Jamais vous ne saisirez la complexité de l’œuvre, l'auteur lui-même est bien trop compliqué.
Elle souffle le chaud et le froid, tantôt romantique, tantôt voleuse, belle et repoussante, douce et rugueuse, un chemin de paradoxes et de contradictions qui ouvrent et referment la porte de sortie.
Elle est tout et rien car elle est imaginée et réside dans l’impossible, un double fantasmé de moi que j’aimerais regarder les yeux ouverts.